PORTRAITS

Pèire Godolin et le Ramelet moundin, bouquet de la littérature occitane
Auteur :  CIRDÒC-Mediatèca occitana, Olivier Lamarque

< Autres formes du nom

Pierre Goudelin
Pèire Godolin
Peire Goudouli

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Pierre Goudelin
Pèire Godolin
Peire Goudouli
Pèire Godolin et le Ramelet moundin, bouquet de la littérature occitane
Auteur :  CIRDÒC-Mediatèca occitana, Olivier Lamarque
Le Ramelet moundi, « Le Bouquet toulousain », est l’œuvre de Pèire Godolin (Pierre Goudelin en français), poète occitan qui connut un extraordinaire succès populaire aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Les débuts d'un poète populaire


C’est à Toulouse, en 1580, que naît Pèire Godolin (prononcé « Pèyré Goudouli ») d’un père chirurgien. Il fait des études de droit et devient avocat, un métier qu’il n’exercera jamais. On découvre pour la première fois le poète en 1609 lorsqu'il gagne un prix pour une de ses poésies en français au concours de poésie des Jeux floraux. Mais dès 1610, Godolin choisit d’écrire en occitan et publie A l’hurouso memorio d’Henric le Gran, à l’occasio de l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac. C’est en 1617 que paraît le Ramelet moundi* (Ramelet mondin : Bouquet toulousain), un livre qui connaît un grand succès : en 1647, il est édité pour la troisième fois ! On publie même un dictionnaire occitan-français pour que les gens qui ne connaissent pas bien l’occitan puisse comprendre les œuvres du poète.

* « Mondin » ou « ramondin » veut dire « toulousain » en occitan. Toulouse est en effet la ville des comtes Raymond.

La langue noble de la rue

Comme l’indique son titre, le Ramelet moundi se veut un bouquet de fleurs (poétiques) toulousaines, c'est-à-dire en langue toulousaine, ainsi magnifiée en « langue des comtes Raimond », les comtes de Toulouse au Moyen Âge, d'où l'invention du terme « moundi », que l'on pourrait traduire par « raimondin ». En déclin depuis le XVIe siècle, la langue occitane vit alors la rude concurrence de la langue française, langue du roi. Entreprenant une véritable renaissance des lettres occitanes, Godolin anoblit ainsi la langue des rues de Toulouse sans craindre l'effet burlesque que l'on retrouve par ailleurs dans ses sujets d'inspiration, du répertoire carnavalesque aux chansons à boire, et qui contribuèrent à l'extraordinaire succès populaire de son œuvre.

Après sa mort, son œuvre continuera d’être publiée tout au long du XVIIe et du XVIIIe siècle, laissant une abondante production imprimée qui participa à la renaissance toulousaine des lettres occitanes.