Boissier de Sauvages, lexicographe occitan (1710-1795)
Auteur : CIRDÒC-Mediatèca occitana
Pierre Augustin Boissier de Sauvages naît en 1710 dans
une famille de la noblesse d'Alès (Gard).
Frère du médecin et naturaliste
François Boissier de Sauvages (1706-1767), il
consacre lui aussi une partie de son temps aux sciences
naturelles et publie plusieurs études relatives
à la sériciculture (culture des vers à
soie), qui fait la richesse de l'économie de sa
région au XVIIIe siècle.
Ses
recherches sur cette question le mènent sur les
routes cévenoles. Là, il côtoie des
hommes et femmes dont la langue maternelle est l'occitan.
Ils vont lui fournir la matière de son œuvre
majeure : le Dictionnaire languedocien-français,
l'une des plus importantes œuvres lexicographiques
occitanes imprimées aux côtés des
dictionnaires d'Honnorat et de Frédéric
Mistral.
Aux XVIIIe et
XIXe siècles, la Provence attire de nombreux
visiteurs. Les dictionnaires occitan-français se
multiplient pour permettre aux «Français
du Nord» de comprendre la langue du pays, et
d'apprendre le 'bon français' aux Méridionaux.
Après une première édition en 1756,
très proche de cette façon de voir, la seconde
édition du dictionnaire de Boissier de Sauvages,
parue en 1785, va proposer une approche nouvelle de
l'occitan.
Après des années de
travail sur des écrits médiévaux et
modernes en langue d'oc, Boissier écrit
désormais avec une connaissance accrue de l'ensemble
occitan "d'Antibes à Bordeaux" et de
l'héritage littéraire occitan.
Alors que le français devient
progressivement la seule langue parlée par les
habitants des Cévennes, ce dictionnaire devient pour
Boissier de Sauvages, l'occasion de conserver le parler
cévenol et de lui rendre toutes ses lettres de
noblesse.
Lui-même est
bientôt érigé en "monument". Un buste
portant la mention "l'obro laouzo lou mestre" lui
est dédié à Alès... avant
d'être fondu en 1942. Demeure son Dictionnaire,
impressionnant témoin de son œuvre.