EPOQUE MODERNE

1500
vers 1510
Début de la « Querelle des femmes »
Vaste programme de réformes qui lance ce que l’on nommera plus tard la « Renaissance carolingienne », en particulier la restauration des écoles et l’amélioration du latin écrit.
1513
Le consistoire du Gai Savoir devient le Collège de Rhétorique de Toulouse.
Cette même année, le concours annuel prime pour la dernière fois des poésies en occitan. Elles seront toutes en français par la suite.
1517
Martin Luther publie ses 95 thèses. Début de la Réforme protestante.
Le protestantisme se répand rapidement en Languedoc et en Aquitaine. L'élite protestante fait cependant le choix du français pour la divulgation de la doctrine.
1533
Les États de Béarn imposent à l’évêque de Rodez que les lettres patentes soient traduites en béarnais et toujours transmis en langage du pays.
Cet événement anecdotique révèle à quel point, dès le commencement du XVIe siècle, le domaine béarnais, royaume souverain, mène une politique de défense linguistique face au français. Partout autour le français progresse depuis le début du siècle, en premier lieu dans l’administration.
1535
Édit de Joinville : fin du statut « d’autonomie » en Provence.
L’acte d’union de 1487 garantissait à la Provence de conserver ses institutions et privilèges. Cinquante ans plus tard François Ier met l’ancien comté de Provence dans le moule de la monarchie centralisatrice en marche vers l’absolutisme.
1539
Ordonnance de Villers-Cotterêt. Le français, langue unique de l’administration.
1545
Persécution des vaudois du Luberon.
Né à Lyon à la fin du XIIe siècle, le mouvement vaudois s’étend dans toute l’Europe au Moyen-Âge. Considérés comme hérétiques, ils sont violemment persécutés, en particulier en Provence à partir de 1545. Passés à la Réforme, l'Église vaudoise ne résiste que dans les vallées alpines du Piémont italien.
1550
vers 1550
Disparition progressive de la tradition d’écriture de l’occitan. Le système graphique employé est celui du français.
1552
Promulgation du For général de Navarre.
Le roi Henri II d'Albret (1503-1555) mène une politique d’indépendance face aux prétentions espagnoles et françaises sur le royaume de Navarre, qu’il modernise en État moderne. Il fait compiler et réviser les différents « fors et coutumes » du Béarn pour la rédaction d'un « For général », loi fondamentale qui régit la vie politique, économique et sociale des Béarnais. Le For général, rédigé en gascon, langue du Prince et de l’État pyrénéen, est immédiatement imprimé – c'est d'ailleurs le premier livre imprimé à Pau.
1555
Jeanne d’Albret devient reine de Navarre.
L’emploi privilégié de l’occitan (« béarnais ») constitue l’un des éléments forts de la politique d’autonomie que Jeanne d’Albret entend mener en Béarn. La réforme, instaurée religion d’État, emploi ici l’occitan pour le culte. L’outil principal de ce culte est le recueil des Psaumes de David « mis en rimes béarnaises » qu’elle commande au pasteur Arnaud de Salette (imprimé à Orthez en 1583). La traduction complète des 150 psaumes est suivie de celle de diverses prières, du rituel des sacrements et d’un catéchisme pour enseigner les enfants.
1562
Début des Guerres de religion.
Le Languedoc et l’Aquitaine, fortement acquis à la Réforme, constituent des zones de conflit. À partir de 1872, une sorte d’État huguenot s’ébauche dans les régions protestantes du Sud du royaume, ce que certains historiens ont appelé les « Provinces-Unies du Midi », confédération municipale et provinciale, organisation fédérale qui jouit d’une grande autonomie face au pouvoir central, mais n’a sans doute jamais constitué un projet sécessionniste.
1567
Édition des Poesias gasconas de Pèir de Garròs (Pey de Garros).
Le gascon Pèir de Garròs ouvre la renaissance littéraire occitane. En 1565, prenant Marot pour modèle, il avait traduit les Psaumes, « le coup d’éclat d’une Renaissance gasconne et la première œuvre de littérature occitane moderne » (R. Lafont et C. Anatole, Nouvelle histoire de la littérature occitane). Avec son recueil de Poésies, il applique à la langue dominée les principes de la Pléiade française. Il adapte Virgile dans les Églogues. Avec une langue populaire riche et naturelle, Pèir de Garròs s’affirme comme un poète majeur. Le but de Pèir de Garròs, poète patriotique acquis à la cause de la monarchie navarraise, est de rendre sa dignité à la langue gasconne et faire briller l’esprit d’une nation à construire.
… prene la causa damnada De nostra lenga mesprezada = Entreprendre la cause damnée De notre langue dédaignée